Il n’est pas une semaine sans qu’un nouveau rapport ne l’atteste : les pesticides sont d’une part responsables d’une véritable hécatombe qui réduit de manière conséquente la biodiversité et d’autre part des produits dangereux pour la santé publique.

Dans l’article Néonicotinoïdes, serial killers !, Lionel Delvaux, expert « agriculture - nature - forêt » à IEW faisait le point sur la responsabilité des pesticides dans diverses atteintes à l’avifaune. Il complétait l’information dans un second article relativement, cette fois, à la vie aquatique suite à une étude menée sur les eaux de surface hollandaises. Il y a moins d’une semaine, l’Iserm sortait un rapport accablant sur le danger des pesticides pour la santé humaine. Hier, c’est une nouvelle étude internationale qui attirait l’attention sur le fait que les pesticides réduisent fortement la biodiversité aquatique. « Les pesticides, (...), réduisent jusqu’à 42 % des populations d’insectes et autres formes de vie des rivières et ruisseaux en Allemagne, en France et en Australie » avancent les chercheurs qui ajoutent : "la diminution de la biodiversité aquatique résultait surtout de la disparition de plusieurs groupes d’espèces particulièrement vulnérables aux pesticides. Il s’agit notamment des libellules et des mouches éphémères, des insectes importants dans la chaîne alimentaire, aussi bien pour les poissons que les oiseaux.(...)

Plus inquiétant, l’impact sur ces minuscules insectes est observé à des concentrations de pesticides qui sont déjà considérées comme sûres par les réglementations européennes actuelles. Ils tirent ainsi, une fois de plus, à l’instar de nombreux scientifiques, la sonnette d’alarme pour attirer l’attention sur le caractère parfaitement obsolète des procédures d’évaluation des risques utilisées pour la mise sur le marché de ces poisons.

Source : lemonde.fr