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Diabète, asthme, leucémie, foetus plus petit, troubles cognitifs... : la pollution automobile affecte durement la santé de nos enfants ! - Santé Environnement
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Diabète, asthme, leucémie, foetus plus petit, troubles cognitifs... : la pollution automobile affecte durement la santé de nos enfants !
par Alain Geerts - 20 mai 2013

On sait depuis longtemps que la pollution automobile est responsable de pas mal de problèmes de santé. Nous vous proposons ici une brève synthèse des conséquences de cette pollution sur la santé des enfants. Ils sont en effet des victimes directes et parfaitement « innocentes » de cette pollution générée par les adultes conducteurs de véhicules automoteurs. Les conséquences peuvent dramatiquement mettre en péril la possibilité d’une vie adulte épanouie. Une nouvelle étude vient d’en ajouter une à la pourtant déjà longue liste : le diabète de type 2. Le point...

Il y a peu, j’ai pris connaissance d’une édifiante vidéo qui indiquait clairement que les hollandais avaient développé à ce point le vélo chez eux en réaction au nombre élevé d’enfants victimes de la route. Ne serait-il donc pas salutaire de sensibiliser sans concession les adultes aux conséquences de leurs comportements d’automobilistes sur la santé des enfants pour provoquer une réelle modification de notre mobilité au profit des modes doux, par définition non-polluants ? C’est parti !!

Une toute récente expérience, publiée dans le journal Diabetologia (en anglais), montre que les enfants qui ont grandi dans des zones exposées à des hauts niveaux de pollution de l’air liée au trafic automobile sont plus résistants à l’insuline, ce qui entraîne une intolérance au glucose et est donc précurseur d’un diabète de type 2.

L’équipe de chercheurs a collecté des échantillons de sang de 400 enfants de 10 ans, la plupart vivant à Munich, et ont analysé les émissions de pollution automobile autour de la maison où ils ont grandi (l’étude a également contrôlé le statut socio-économique, le poids à la naissance, l’Indice de Masse Corporelle et le tabagisme passif du foyer). Ce qu’ils ont trouvé est impressionnant : les résultats mettent en évidence des liens entre la proximité du lieu de résidence avec la grande route près de chez eux et le niveau de résistance à l’insuline de ces enfants. Concrètement, à chaque fois que la maison se rapproche de 500 mètres de la voie de communication très fréquentée et donc très polluée, la résistance à l’insuline augmente de 7% chez ces enfants de 10 ans.

Selon le Dr Pierre Souvet, cardiologue et président de l’Association santé environnement France (ASEF), interrogé par atlantico.fr, c’est la première étude prospective qui a examiné la relation sur le long terme de la pollution atmosphérique liée au trafic à la résistance à l’insuline chez des enfants. Auparavant, plusieurs études chez l’homme et l’animal avaient évoqué la relation entre pollution de l’air et diabète ; probablement par l’effet de stress oxydatif que provoque les polluants sur les cellules. Il faudra poursuivre et amplifier les recherches sur ce lien qui montre une fois de plus l’étendue du problème de la pollution atmosphérique notamment parce qu’elle touche des millions de personnes.

Une récente étude menée dans 10 grandes villes européennes et publiée dans la revue European Respiratory Journal a par ailleurs montré que la pollution automobile serait responsable de 14% des cas d’asthme chronique chez les enfants. Pour aboutir à cette conclusion, les chercheurs ont comparé l’exposition des enfants vivant à proximité d’un axe très pollué (transportant plus de 10 000 véhicules jour) à ceux vivant plus loin. Résultat : « Nous avons estimé que 33 200 cas d’asthme (soit 14% de l’ensemble des cas d’asthme observés chez ces enfants) pouvaient être attribués aux polluants automobiles (...) ce qui signifie en d’autres termes que ces cas ne se seraient pas produits si personne n’avait vécu dans ces zones ». Voir ici.

Peu de travaux ont exploré le rôle de la circulation routière, source d’exposition environnementale, notamment à faibles doses, aux composés aromatiques (au benzène, en particulier). Des auteurs français, de la Société française de lutte contre les cancers et leucémies de l’enfant et de l’adolescent, ont, dans ce contexte, entrepris d’évaluer l’effet des émissions liées au trafic routier sur le risque de leucémie de l’enfant. Pour rappel, l’exposition professionnelle à de fortes doses de benzène est une cause établie de leucémie aiguë (LA), en particulier de leucémie aiguë non lymphoblastique (LANL). Cette étude, portant sur 11 millions d’enfants, et où les témoins étaient représentatifs de la population pédiatrique française en termes de catégorie socio-économique et de statut urbain/rural, suggère que le fait d’habiter près d’une route à grande circulation augmente le risque leucémie de l’enfant (pour les détails, voir ici).

Une autre étude, publiée en ligne dans la revue américaine Environmental Health Perspectives [1], repose sur la cohorte d’enfants « LISA », dans laquelle 1016 enfants nés à Munich en 1998-99 et leurs mères ont été inclus. Seules les femmes n’ayant pas déménagé durant leur grossesse ont été considérées. A partir d’une campagne de mesure de la qualité de l’air conduite dans 40 sites de la ville de Munich, l’exposition de la femme aux polluants atmosphériques issus du trafic routier et des activités humaines a été estimée. Les résultats de l’étude menée par Remy Slama et ses collaborateurs du GSF montrent que les femmes pour lesquelles le niveau des particules fines dans l’air était le plus élevé ont un risque plus important de donner naissance à un enfant dont le poids est inférieur à 3 kg.

Dans la littérature, il est par ailleurs fait mention de l’impact du bruit des transports sur les capacités cognitives des enfants et diverses études ont mis en évidence une association entre niveaux de bruit et les effets suivants :
- difficulté de concentration et de maintien de l’attention ;
- faible discrimination entre les bruits et faible perception du discours ;
- difficultés à se souvenir ;
- performances scolaires et capacités de lecture affaiblies.
Pour plus de détail sur le bruit, voir ici et ici

La conclusion coule de source, non ?

notes :