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Notre environnement - Pesticides - Comprendre
OGM et pesticides : des études et une régulation sérieuses
par Alain Geerts - 24 octobre 2012

Lundi, l’ANSES, dans un effort de diplomatie notable, a reconnu, à propos de l’étude Séralini et al : « L’originalité de cette étude est qu’elle aborde un sujet jusqu’ici peu étudié : celui des effets à long terme des OGM associés aux préparations phytopharmaceutiques. » L’Agence note effectivement que seulement deux études sur les effets de long terme des OGM avaient été menées - l’étude de Malatesta, membre de l’équipe Séralini, et celle du Japonais Sakamato. D’où la nécessité, selon elle, d’« engager des recherches sur la question des effets à long terme » sur la base de « financements publics ».

Il est étonnant de voir que l’agence veut « renforcer les exigences » sur l’évaluation des OGM, alors que ceux-ci sont commercialisés depuis plus de quinze ans. Lorsqu’il est questionné sur ce décalage entre le faible niveau de connaissances disponibles et une commercialisation de longue date, Marc Motureux, président de l’agence répond, quelque peu embarrassé : « On est sur une technologie en développement. Au fil du temps, il y a une augmentation du nombre de modifications apportées aux plantes, ce qui implique une vigilance renforcée sur leur évaluation. »

L’enjeu d’une nouvelle réglementation

Le débat actuel sur l’évaluation des OGM en Europe porte sur des plantes de premières générations contenant une ou deux « cassettes génétiques » pour la sécrétion d’insecticides et la tolérance à plusieurs herbicides. Aux Etats-Unis, pioniers en biotechnologies agricoles, le dernier maïs de Monsanto mis à la culture compte huit traits « empilés », dont deux de résistance aux herbicides pour contrer la tolérance croissante des mauvaises herbes au Roundup.

Cependant, l’autorisation individuelle de chaque « cassette génétique » reste un enjeu majeur au regard du dispositif américain sur lequel s’appuie l’Europe pour ses propres autorisations. Outre-Atlantique, l’évaluation de ces plantes génétiquement modifiées multi-traits repose en effet sur les autorisations précédemment obtenues pour des « événements » à trait unique, les empilements n’étant pas soumis à vérification.

Une facilité réglementaire basée sur le « principe d’équivalence en substance » évite de réaliser de nouveaux tests pour chaque combinaison, et écarte hors du champ d’investigation les éventuels « effets cocktail » de ces molécules combinées.

Les pesticides ne sont pas inoffensifs : un rapport parlementaire français le rappelle

À la suite d’alertes et d’études sur l’état de santé d’agriculteurs malades des pesticides, le groupe socialiste du Sénat a usé de son droit de tirage pour demander la création d’une mission commune d’information sur les impacts des pesticides sur la santé et l’environnement.
La mission a limité son champ d’investigation à l’impact des pesticides sur la santé de leurs fabricants et de leurs utilisateurs (agriculteurs, épandeurs professionnels, personnels des sites de stockage, paysagistes, collectivités territoriales, particuliers...), des familles de ces personnes et des riverains de ces activités.
Tout le rapport a été abordé sous l’angle de la santé, qu’il s’agisse des maladies causées par les pesticides, du cadre juridique de l’autorisation de mise sur le marché de ces produits, de leur évaluation par les agences, de leur commercialisation et de leur utilisation au quotidien par les professionnels comme par les particuliers.
Après avoir cerné les limites des modèles comme des pratiques industrielles, commerciales et agricoles actuels, la mission a constaté que les dangers et les risques présentés par les pesticides étaient sous-évalués et que la protection contre les pesticides n’était pas proportionnée aux dommages éventuels.

Le rapport et toutes les informations : cliquez ici