Portail Santé-Environnement
http://www.sante-environnement/Sante-et-environnement-a-la-Conference-environnementale-lourde-deception
Institutions - Comprendre
Santé et environnement à la Conférence environnementale : lourde déception
- 17 septembre 2012

La Conférence environnementale, çàd l’initiative du gouvernement français sensée remplacer le Grenelle de Sarkozy, vient de fermer ses portes. Le thème de la santé environnementale, soutenu par une partie importante de la population française, devait y être particulièrement présent. La déception des associations qui s’étaient fédérées autour de ce thème au terme de la manifestation, semble proportionnelle à l’espoir qui la précédait.

Alors que le bilan pour les tables rondes Energie et Biodiversité est salué d’une façon générale comme la mise en œuvre concrète de la transition écologique dans ces domaines, le bilan de la table ronde Santé Environnement s’avère franchement décevant. Le sondage IFOP publié la veille de la conférence montrait pourtant que Santé Environnement était le domaine où les Français attendaient des décisions.
Le président François Hollande avait cependant indiqué clairement la voie dans son discours d’introduction. Il fallait « un changement de cap », partir du constat de la « crise sanitaire » et répondre aux « interrogations sur la croissance des maladies chroniques ». La question des perturbateurs endocriniens était caractérisée comme une priorité.

Les ministres en charge de la table ronde Santé Environnement, Marisol Touraine (Santé) et Geneviève Fioraso (Recherche) se sont mises d’emblée en porte à faux par rapport aux déclarations présidentielles en refusant de faire le constat partagé à partir de la crise sanitaire liée aux maladies chroniques.

Le débat, introduit par la présidente de l’Institut National du Cancer (INCa) Agnès Buzyn, a porté sur un pourcentage minimaliste de l’évaluation du nombre de cancer lié à l’environnement. Cette position n’était pas une surprise dans la mesure où une des premières déclarations de la présidente de l’INCa en juillet dernier avait été que l’on surestimait les risques cancérigènes liés à l’environnement.

Des décisions du Grenelle qui n’avaient pas été mises en œuvre, comme la loi de protection de l’alerte et de l’expertise ou la création de l’Institut de Veille Environnementale ont été combattues par la Ministre de la Santé.

Aucune initiative sérieuse en matière de recherche n’a été faite et la proposition du Réseau Environnement Santé de créer un Institut National de Recherche en Santé Environnement à l’image du NIEHS américain n’a pas été reprise. Au final aucune action précise en matière de recherche n’a été annoncée.

Certes, le premier Ministre a annoncé que le gouvernement soutiendrait la loi Bapt qui doit passer au Sénat le 15 octobre prochain et qui interdit le Bisphénol A dans les contenants alimentaires, mais le principe d’une loi sur les Perturbateurs endocriniens n’a pas été retenue. Rien en ce qui concerne les particules fines au moment où l’InVS publie une étude montrant qu’un Marseillais de 30 ans a une perte d’espérance de vie de 7,5 mois à cause de ces particules fines.

La transition écologique passe par la prise en considération de la crise sanitaire, pour passer d’une politique de soin à une politique de santé prenant en compte l’action sur les causes de maladie. Au lieu de cela, la politique de santé reste calée sur l’ancien modèle. L’explosion des dépenses de santé qui trouve son origine dans la croissance des maladies chroniques (83% des dépenses de santé) obligera tôt ou tard à changer de politique. Le RES continuera son action en ce sens.

Source : Communiqué de RES