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Les pesticides tuent les abeilles : 2 nouvelles études attisent la polémique - Santé Environnement
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Les pesticides tuent les abeilles : 2 nouvelles études attisent la polémique
par Alain Geerts - 31 mars 2012

Deux études publiées ce matin dans la revue Science indiquent que des pesticides affectent, à faible dose (doses non-léthales), les abeilles au point de les tuer et d’être responsables du déclin des colonies. Les pesticides incriminés sont le thiaméthoxam (le Cruiser par exemple) et le l’imidaclopride (le Gaucho par exemple). Ces études à peine rendues publiques, le secteur industriel réagit au quart de tour, notamment par la publication d’un communiqué de presse de Syngenta, qui commercialise le Cruiser.

La première étude a montré expérimentalement q’un insecticide utilisé à faibles doses peut désorienter les abeilles ce qui les empêche de retrouver le chemin de leur ruche... et les condamne.

L’insecticide utilisé dans l’expérience est le thiaméthoxam et l’expérience a consisté à coller des micropuces RFID sur le thorax de plus de 650 abeilles, afin de contrôler individuellement leur entrée ou leur sortie de la ruche grâce à une série de capteurs électroniques.

Puis, la moitié des individus a été nourrie avec une solution sucrée contenant une dose très faible d’insecticide, comparable à celle que les abeilles peuvent rencontrer dans leur butinage de nectar sur une culture traitée. L’autre moitié, le groupe témoin, a reçu une solution sucrée sans insecticide.

Les 650 butineuses ont ensuite été relâchées à 1 kilomètre de leur ruche, une distance habituelle de butinage chez les abeilles domestiques. En comparant les proportions de retours à la ruche des deux groupes d’abeilles, les chercheurs ont évalué le taux de disparition imputable à l’ingestion du produit testé. L’expérience a montré un taux significatif de non-retour à la ruche des abeilles, par désorientation dû à l’intoxication à faible dose. Combinée à la mortalité naturelle (15% par jour), cette disparition liée à l’insecticide aboutit à une mortalité journalière de 25% à 50% chez les butineuses intoxiquées.

Dans la seconde étude, des colonies de jeunes bourdons ont été exposées à de faibles taux d’un pesticide néonicotinoïde appelé imidaclopride. Ces doses étaient comparables à celles auxquelles elles sont exposées dans la nature. Selon des études antérieures, l’imidaclopride ne cause pas directement la mort des abeilles ou bourdons mais peut provoquer des troubles de mémoire et d’orientation. Il fallait encore le confirmer par une étude de terrain.

Les chercheurs ont comparé le poids des deux types de nids -animaux, cire, miel, larves, pollen- avant et après l’expérience, et constaté que les colonies exposées avaient trouvé moins de nourriture et étaient plus petites, et qu’elles produisaient 85% de reines en moins –sans doute parce que les abeilles nourricières ne fournissaient pas assez de nourriture pour la reine. Il y avait 85% de nids en moins l’année suivante.

Syngenta estime que l’étude sur les abeilles publiée, jeudi dans Science, « est fortement éloignée de la réalité ». Bien qu’« innovante et intéressante », elle comporterait « au moins deux biais fondamentaux ».

« L’étude affirme que la solution de sirop administrée aux abeilles contient une dose très faible d’insecticide, présentée comme “comparable à celle que les abeilles peuvent rencontrer dans leur activité quotidienne”. Syngenta conteste fortement cette affirmation : la concentration en thiaméthoxam du sirop administré aux abeilles est au moins trente fois plus élevée que celle du nectar de colza protégé avec du Cruiser OSR

« La publication affirme par ailleurs que l’effectif de la colonie pourrait chuter de moitié pendant le temps de la floraison. Syngenta conteste vivement cette affirmation : les études fournies à l’appui du dossier d’autorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR comportent un suivi en conditions réelles sur quatre ans (soit l’équivalent de vingt générations successives) de colonies d’abeilles butinant du colza protégé avec Cruiser OSR. Les résultats n’ont montré aucune baisse de poids des colonies au cours de la floraison du colza en comparaison avec des colonies témoins prouvant l’absence de dépopulation des colonies. »

« Attentif aux enjeux de la pollinisation pour l’agriculture, le groupe Syngenta est également engagé dans des recherches pour trouver les solutions nécessaires à la lutte contre le varroa et la nosémose, facteurs pathogènes intervenant dans la surmortalité des abeilles », précise encore le communiqué.

Crédit photographique : © percent - Fotolia.com