‘La recherche scientifique mondiale ne cesse de confirmer que l’enfant à naître et les très jeunes enfants sont plus sensibles à la radioactivité et aux rayonnements que l’adulte moyen. Des mesures de protection et de prévention efficaces à l’égard de ces groupes cibles doivent par conséquent devenir la règle.’

C’est en substance le message qu’ont délivré ce jour de nombreux scientifiques belges et étrangers lors d’un symposium (Symposium on Health Impact of Pre- and Early Post-natal Irradiation) organisé à Bruxelles par l’AFCN (Agence fédérale de Contrôle nucléaire) et le SCK-CEN. Les effets décrits incluent entre autres la fausse-couche, des retards de croissance, des retards mentaux, la leucémie ou le cancer. Des malformations congénitales, principalement des lésions du système nerveux central (hydrocéphalie, spina bifida…), sont également constatées. Tchernobyl, déjà, avait révélé qu’en cas d’exposition à de l’iode radioactif, les enfants couraient un risque plus élevé de développer un cancer de la thyroïde que les adultes.

Bien que ces résultats laissent malgré tout de nombreuses questions en suspens, l’AFCN, sur base du principe de précaution, considère qu’il s’agit là d’excellentes raisons pour attirer l’attention sur la protection des femmes enceintes et des jeunes enfants lors de chaque application de rayonnements ionisants, peu importe que celle-ci prenne place dans le secteur médical ou industriel, en conditions de routine ou accidentellement.

Informations de fond

Le risque d’exposition des femmes enceintes existe tant en situation professionnelle lorsqu’elles sont amenées à travailler avec les rayonnements ionisants que dans le secteur médical lorsqu’elles subissent des examens ou traitements médicaux impliquant ces rayonnements. Les jeunes enfants peuvent également subir ce type d’expositions.

En tout premier lieu, l’AFCN s’adresse formellement aux employeurs et aux médecins du travail, aux médecins prescripteurs, aux gynécologues, aux pédiatres, aux radiologues, aux spécialistes de la médecine nucléaire et autres praticiens. ‘Toute exposition qui ne peut être justifiée doit absolument être évitée’.

D’autre part, il convient également d’attirer l’attention des femmes enceintes et des jeunes mamans sur ce risque. Elles peuvent, pour leur part, informer leur médecin ou leur employeur sur leur état et éventuellement sur les examens déjà subis pour, en définitive, éviter toute exposition inutile.
L’AFCN a pour mission de promouvoir la radioprotection et, par corollaire, d’aider à prévenir les éventuels effets nocifs des expositions. Elle porte dès lors régulièrement son attention sur les groupes de population particulièrement sensible aux rayonnements. Elle a ainsi lancé en 2007 à l’égard des médecins, du personnel médical, des jeunes mères et des futures mères une première campagne de sensibilisation sous la devise « Enceinte, évitez les rayons ». De surcroît, l’AFCN informe régulièrement les médecins, l’industrie et toute autre instance concernée sur ce thème en vue de les conscientiser et d’optimiser la pratique.

Dans notre pays, la dose moyenne de rayonnements ionisants reçue par une personne est principalement imputable aux applications des rayons dans le secteur médical : celles-ci représentent environ 50% de la dose, qu’elles soient justifiées ou superflues. L’exposition industrielle ne représente, elle, qu’1% de la dose totale.

Pour de plus amples renseignements :
Karina De Beule
Porte-parole AFCN
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