L’objectif de cette étude était d’évaluer le niveau et l’étendue de l’imprégnation des femmes enceintes aux pesticides, en particulier aux herbicides de la familles des triazines - interdits d’usage en France depuis fin 2003 mais toujours présents dans l’environnement - et aux insecticides organophosphorés, d’usages agricoles et non agricoles.

Compte-tenu de la sensibilité particulière du foetus aux substances toxiques, l’évaluation de l’exposition des femmes enceintes représente une question majeure de santé publique. En effet, les herbicides de la famille des triazines et les insecticides organophosphorés sont considérés comme « potentiellement toxiques pour la reproduction et le neurodéveloppement ».

Cette étude a été menée auprès de 3500 femmes enceintes en Bretagne entre 2002 et 2006. La collecte d’échantillons urinaires en début de grossesse
et des dosages chimiques de pesticides pour 546 échantillons urinaires ont été réalisés.

La majorité des urines des femmes enceintes présentaient des traces de pesticides, certaines molécules étant des produits de dégradation persistants dans l’environnement de molécules-mères. Les traces de certains métabolites communs à de nombreux organophosphorés sont plus fréquentes et plus élevées que les traces d’exposition à l’atrazine.

Ces résultats, qui devront être complétés par l’évaluation des impacts sur le foetus et son développement interpellent d’autant plus qu’un signal d’alarme vient d’être lancé par les endocrinologues relatif au danger représenté par les perturbateurs endocriniens au nombre desquels figurent un certain nombre de pesticides.