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Notre environnement - Agents chimiques - Comprendre
VICTOIRE : le glyphosate, principe actif du RoundUp, reconnu cancérigène par le CIRC !
par Alain Geerts - 22 mars 2015

Le Centre International de recherche sur le Cancer (CIRC, IARC en anglais) vient de classer comme cancérigène probable le glyphosate, substance active notamment du fameux herbicide RoundUp (désherbant le plus utilisé au monde et associé à la culture des OGM). C’est un premier pas vers l’interdiction de ces substances chimiques et une victoire pour les associations (et les chercheurs) qui se préoccupent de santé environnementale et qui dénoncent depuis de nombreuses années une absence totale de prise en compte sérieuse par le politique de travaux démontrant la nocivité de ces substances utilisées abondamment.

Cinq pesticides, dont l’un des plus utilisés au monde - le glyphosate -, ont été classés vendredi cancérogènes « probables » ou « possibles » par l’agence du cancer de l’Organisation mondiale de la santé. Parmi eux le fameux « Roundup » de Monsanto.

4 autres substances actives sont concernées dont les fameux malathion et le diazinon qui ont été également classés cancérogènes « probables chez l’homme » (voir ici).

Si le Règlement 1107/2009 (cf. Annexe II point 3.6.3) s’applique il devrait y avoir des retraits du marché de produits commerciaux contenant cette substances active désormais reconnue officiellement comme cancérigène probable.

Le glyphosate est l’herbicide dont la production est la plus importante en volume dans le monde

(source de ce chapitre : lalibre.be)
Les ventes ont explosé depuis l’introduction de cultures génétiquement modifiées pour résister au glyphosate, ce qui permet aux agriculteurs du tuer les mauvaises herbes en arrosant un champ en une seule fois.

Outre l’agriculture, où son usage a fortement augmenté, il est également utilisé dans les forêts et par les particuliers dans leurs jardins.

Du glyphosate a été retrouvé dans l’air, dans l’eau et dans la nourriture, selon l’Iarc qui précise que la population générale est notamment exposée lorsqu’elle habite à côté de zones traitées. Les niveaux d’exposition observés sont toutefois « généralement bas », souligne l’Iarc

Pour ce qui est des risques cancérigènes du glyphosate et des insecticides malathion et diazinon, l’Iarc note qu’il existe des « preuves limitées » chez l’homme en ce qui concerne les lymphones non hodgkiniens, des cancers du sang.

L’Iarc cite également le cancer de la prostate pour le malathion, qui continue a être utilisé de manière importante par les agriculteurs, et le cancer du poumon pour le diazinon, dont l’utilisation, limitée, est en baisse depuis les restrictions imposées en 2006 par les Etats-Unis et l’Europe.

Les risques ont été évalués en se fondant notamment sur des études d’exposition agricole menées notamment aux Etats-Unis et au Canada, ainsi que sur des animaux en laboratoires.

Mais l’Iarc indique avoir également tenu compte des travaux de l’agence américaine de protection de l’environnement qui, après avoir classé le glyphosate comme « cancérogène possible chez l’homme » en 1985, était revenue en arrière en 1991.

Pour l’Iarc, il existe aujourd’hui « suffisamment de preuves de son caractère cancérogène à travers des expériences animales ».

Le groupe Monsanto, qui fabrique le Roundup, a exprimé vendredi son désaccord avec les conclusions de l’Iarc, relevant que celles-ci n’étaient pas basées sur de nouveaux travaux de recherche ou de nouvelles données scientifiques.

Dans un communiqué diffusé sur internet, Monsanto souligne que le classement de l’IARC n’a pas établi de lien entre le glyphosate et un risque accru de cancer et rappelle que l’Iarc, dans le passé, avait classé dans les « cancérogènes probables » des produits comme le café ou les téléphones portables.

Plusieurs experts, cités par le Science Media Center, restent pour leur part prudents. « Les preuves avancées apparaissent bien minces », a estimé le Dr Oliver Jones de l’Université de Melbourne, tandis que le Prof Alan Boobis du Collège Impérial de pharmacologie biochimique de Londres souligne la difficulté d’établir « un lien de cause à effet ».

Le comité britannique sur le risque carcinogène a évalué la situation à plusieurs reprises et a trouvé « peu d’indications en faveur d’un tel lien ».

En revanche, pour le Pr Andreas Kortenkamp, un toxicologue à Londres, « les autorités des membres de l’Union européennes doivent désormais se demander si les mesures existantes sont suffisantes pour protéger les consommateurs et les utilisateurs de pesticides des risques de cancer ».

Le début de la fin du Roundup ?

On le voit, la fin du Roundup, pourtant urgente, n’est pas encore acquise. Le lobby, et ils sont puissants, vont réagir et mettre toutes leurs forces pour sauvegarder les bénéfices déjà faramineux des multinationales chimiques dont il est aujourd’hui avéré qu’elles n’ont pas le moindre scrupule à sacrifier la santé des populations pour s’assurer des rentes confortables pour leurs actionnaires.

En savoir plus sur le Roundup ?

Parcourez ces dizaines d’articles du site santé-environnement.be

Un épisode très médiatisé des études sur le Roundup a eu lieu récemment suite à la publication par le professeur Séralini d’une étude qui a mis le monde scientifique et économique particulièrement en émoi. Retrouvez les épisodes principaux de cette affaire en cliquant ici.

Trois articles en font la synthèse et méritent le détour :
- Science et conscience : « conclusions » remarquables sur l’affaire Séralini
- Séralini, OGM, roundup... Se poser les bonnes questions
- Evaluation des OGM et pesticides : vers une approche systémique ?

Voir aussi :
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