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Notre environnement - Agents chimiques - Comprendre
Toxiques cosmétiques
par Valérie Xhonneux - 5 novembre 2010

La fondation David Suzuki, basée au Canada, vient de publier une enquête relative à la présence de substances nocives dans les produits cosmétiques. Douze salopards ont été recherchés et identifiés, par le biais d’un questionnaire complété par des consommateurs canadiens volontaires. Les résultats inquiètent.. et incitent à lire l’étiquette.

Lorsque l’on parle de pollution, on pense avant tout à l’air, à l’eau, aux voitures et à l’industrie, mais moins souvent à nos savons, shampoings ou autres crèmes pour les mains. Pourtant, ces produits cosmétiques sont également sources d’exposition à des substances connues pour être néfastes à notre santé – d’autant qu’ils pénètrent directement dans notre organisme lorsqu’ils entrent en contact avec notre peau. Et ils contribuent également à la pollution des écosystèmes aquatiques lors de leur évacuation. La brochure « Choisir notre avenir » de HEAL reprend une série d’informations et de liens utiles si vous souhaitez approfondir ce sujet. Ne manquez pas, sur le même thème la vidéo « The story of Cosmetics – The uggly truth of ’toxics in, toxics out ’ » d’Annie Leonard.

Sur 3 mois, plus de 6200 individus ont participé à l’enquête de la fondation Suzuki (dont le rapport est disponible en ligne), analysant la liste des ingrédients de plus de 12.500 produits. Ces Lee Van Cleef des temps modernes ont recherché activement douze salopards :

- le BHA et le BHT : utilisés comme conservateurs, suspectés de perturber le système endocrinien et de causer le cancer pour le premier ;
- certaines teintures comme le p-phenylenediamine : suspecté de causer le cancer et de véhiculer des métaux lourds ;
- le Diethanolamine (DEA) : toxique pour les poissons et susceptible d’entraîner la formation de nitrosamines cancérigènes ;
- le dibutyl phtalate : utilisé comme plastifiant et suspecté d’être toxique pour la reproduction et de perturber le système endocrinien ;
- les conservateurs émetteurs de formaldéhyde (DMDM hydantoin, diazolidinyl urea, imidazolidinyl urea, methenamine, quaternium-15 et sodium hydroxymethylglycinate) : ils émettent de faibles quantités de formaldéhyde, connu pour ses effets carcinogènes ;
- les methyl-, butyl- et propylparaben : utilisés comme conservateurs, ils sont suspectés de perturber le système endocrinien et d’interferer avec une série de fonctions reproductives masculines ;
- les parfums : certains ingrédients de fragrance peuvent causer des allergies et de l’asthme, certains sont liés au développement de cancers et à des effets neurotoxiques, d’autres sont toxiques pour la vie sauvage.

Plus de 80% des produits contenaient au moins un de ces (types) de produits, 57% présentant des contaminations multiples – contribuant donc directement à l’effet cocktail. Parmi les marques que l’on trouve également dans nos rayons, citons L’Oreal, the Body Shop, Lancôme et Dove, dont certains produits contiennent au moins 6 des douze salopards.

L’enquête s’intéressait également au nombre de produits cosmétiques utilisés quotidiennement par les consommateurs canadiens : 6 en moyenne pour les femmes, 4 pour les hommes – et 181 personnes ont déclaré n’en utiliser qu’un par jour (dentifrice ou savon ?). Une étude américaine montrait quant à elle que les femmes utilisent en moyenne 12 cosmétiques quotidiennement, les hommes 6. Ces résultats différents peuvent s’expliquer par une mauvaise compréhension du terme ’cosmétique’ – mais montrent que la femme est indubitablement plus susceptible d’être contaminée par ces produits nocifs.

Principale recommandation de l’étude : une mise à jour sérieuse de la législation canadienne, en prenant exemple sur la législation européenne qui restreint l’utilisation de substances considérées comme cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction – mais en n’hésitant pas à aller plus loin et en interdisant également les substances perturbatrices du système endocrinien, ainsi que les substances toxiques pour la vie sauvage et notamment les substances persistantes et bioaccumulables.

L’information des consommateurs est également primordiale. Un meilleur encadrement des labels, - qui faut-il le rappeler ne sont pas tous fiables - ainsi que de l’utilisation des allégations environnementales et de santé est également nécessaire.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le site de la campagne pour des cosmétiques sûrs qui reprend de manière détaillée les substances trouvées dans nos produits cosmétiques, réalise une analyse régions par régions de la législation en vigueur et vous propose des pistes d’actions !

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