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Perturbateurs endocriniens : des scientifiques de renom appellent à l’action rapide
par Valérie Xhonneux - 29 mai 2013

Un groupe d’experts scientifiques les plus éminents du monde sur les perturbateurs endocriniens vient de lancer un appel urgent à l’action réglementaire sur les perturbateurs endocriniens, dans le cadre de la Déclaration de Berlaymont. Principaux constats formulés par ces experts [1].

En juin 2012, la Commission européenne convoqua une conférence de scientifiques internationaux, représentants de groupes d’intérêts, et des Etats-membres de l’Union Européenne dans le complexe du Berlaymont à Bruxelles pour discuter des initiatives politiques à venir sur les perturbateurs endocriniens. Le meeting faisait partie d’une consultation plus large en préparation d’activités réglementaires pour ce groupe de substances chimiques. De nombreux groupes d’intérêts ont déjà exprimé leur position.

En tant que scientifiques activement engagés dans la recherche sur les perturbateurs endocriniens, nous accueillons favorablement les initiatives de la Commission Européenne. La recherche financée par l’Union Européenne a contribué à étayer la probabilité que les perturbateurs endocriniens pourraient mener à des effets sérieux, irréversibles sur la santé humaine et l’environnement. En tant que première zone économique majeure ciblant les perturbateurs endocriniens, l’Union Européenne a la possibilité de mettre en place des normes qui seront exemplaires pour les politiques de protection de la santé et de l’environnement dans d’autres régiones du monde. Nous tenons à exprimer notre point de vue sur cette question importante et appelons la Commission Européenne à mettre en œuvre des mesures réglementaires qui soient en ligne avec les meilleures informations scientifiques disponibles.

- 1. Nous craignons que la prévalence des maladies liées au système endocrinien soit plus élevée qu’elle ne l’a jamais été. La charge de la maladie continue d’augmenter dans l’UE et globalement
- 2. Les preuves se renforcent quant au rôle joué par les facteurs environnementaux, ce y compris l’exposition aux substances chimiques, dans ce phénomène
- 3. La faune européenne est également affectée et certains effets sont largement répandus
- 4. Les expérimentations animales et quelques études sur la santé humaine ont montré que l’exposition aux perturbateurs endocriniens pendant la période de développement peut causer des dommages irréversibles qui deviennent apparent longtemps après que l’exposition ait eu lieu
- 5. Les méthodes d’essai internationalement reconnues n’identifient actuellement que certains de ces effets et sont insuffisantes pour révéler toute la gamme des effets des perturbateurs endocriniens
- 6. Les réglementations européennes des produits chimiques existantes sont tout à fait insuffisantes pour identifier les perturbateurs endocriniens, et les méthodes d’essais validées au niveau international qui sont disponibles depuis des années n’ont pas été mises en œuvre
- 7. Certaines propositions des Etats-membres de l’UE pour règlementer les perturbateurs endocriniens ne sont pas suffisamment protectrices, ne suivent pas les meilleures données scientifiques disponibles et placent les intére^ts commerciaux au-dessus de la protection de la santé humaine et de la faune
- 8. Certains perturbateurs endocriniens ont des propriétés toxicologiques qui empechent la définition de seuils en dessous desquels l’exposition peut être considérée comme sure
- 9. Il est plausible que les perturbateurs endocriniens causent des dommages sérieux, irréversibles, mais davantage de données sont nécessaires pour une meilleure évaluation des risques. Cette tension ne sera résolue que par l’élaboration d’une stratégie de recherches ciblée dans le cadre de l’Initiative Européenne Horizon 2020, et elle devrait viser à une meilleure évaluation de l’exposition, au développement de test et d’études sur la santé humaine
- 10. Nous demandons à la Commission Européenne de mettre en œuvre un régime réglementaire pour les perturbateurs endocriniens qui soit basé sur des principes scientifiques solides.

Bien que des incertitudes dans l’évaluation des risques demeurent, la recherche financée par la Commission Européenne a grandement contribué à étayer la plausibilité des dommages sérieux et irréversibles des perturbateurs endocriniens. L’incertitude scientifique ne doit pas retarder l’action réglementaire et les intérêts commerciaux ne doivent pas prendre le pas sur les inquiétudes au sujet des risques associés aux perturbateurs endocriniens.

Notre position est fondée sur les observations scientifiques suivantes (voir ce document – en anglais uniquement) et les résultats de recherches qui ont été énoncées plus en détail dans les récents rapports de l’Agence européenne pour l’environnement, dans un rapport financé par la Commission européenne et une évaluation réalisée sous les auspices de l’Organisation mondiale de la santé et du Programme des Nations Unies pour l’environnement.

notes :

[1il s’agit d’une traduction du résumé des recommandations, l’article complet se trouvant en pièce jointe

Voir aussi :
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