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Quelle politique de santé publique pour lutter contre le cancer ? - Santé Environnement
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Quelle politique de santé publique pour lutter contre le cancer ?
par Anne Thibaut - 14 février 2008

Compte rendu du séminaire du 11 février organisé par ETOPIA à Bruxelles.

Suite à la conférence donnée par David Servan Schreiber, neuropsychiatre, auteur de « Guérir » et « Anticancer » ; un séminaire a été organisé dans la foulée dont les panélistes étaient :

- Docteur Bron, cancérologue, une des initiatrices du livre blanc qui est un appel, en particulier aux politiques, pour une prise globale, y compris financière, du cancer en Belgique

- Véronique Tellier, chargée de mission à l’Observatoire de santé du Hainaut, en charge de la mise en œuvre de programme d’éducation à la nutrition ;

- Johan Hallaert, représentant de la FEVIA (Fédération de l’Industrie alimentaire) ;

- Nicole Bartiaux, Inspecteur général scientifique du Département des productions animales du CRA-W (Centre de Recherche Agronomique).

« Nous avons tous des cellules cancéreuses et 25% d’entre nous mourra du cancer. Tout est une question de terrain : pour augmenter ses chances de ne pas contracter la maladie il faut modifier notre hygiène de vie ». Tel est en substance le message du Professeur Servan Shreiber.

L’approche de la médecine occidentale est essentiellement curative et non préventive. Or un rapport [1] rédigé par le World Cancer Research Fund International, estime que 70% des cancers peuvent être prévenus en modifiant son hygiène de vie.

Les épidémiologistes parlent d’une véritable épidémie de cancer surtout dans les pays occidentaux.

Il faut modifier notre style de vie !

M. Servan Schreiber pointe du doigt 5 grandes causes. Après la seconde guerre mondiale, notre mode de vie a été modifié en profondeur :

- Les gens mangent beaucoup plus de sucres raffinés : en 1830, les français ingéraient 5 kg de sucre par personne et par an, aujourd’hui, 60kg par personne et par an.

- L’équilibre des graisses s’est enrichi en omégas 6 au détriment des omégas 3 notamment parce que l’alimentation du bétail est essentiellement composé de céréales et de soja et non plus de pâturage.

- L’exposition aux substances chimiques a considérablement augmenté et celles-ci s’accumulent dans le corps humain [2]. Avec un calcul simple, le professeur réfute l’argument de la dose en montrant que la concentration totale de substances dangereuses dans l’organisme est significative vu leur grand nombre (plusieurs centaines de substances différentes). Nous pouvons ajouter à son argumentation que le paradigme « c’est la dose qui fait le poison » est largement remis en cause par de nombreuses études qui montrent qu’une exposition chronique à certaines substances toxiques comporte tout autant de risque qu’une exposition aiguë.

- Les gens sont devenus davantage sédentaires.

- Le tissu social s’est désagrégé (familles dispersées) entrainant une perte de support en cas de stress.

Notre alimentation est à revoir !

David Servan Schreiber nous démontre ainsi la nécessité de modifier en profondeur notre style de vie. En particulier, il faut changer notre alimentation.

Manger (beaucoup) moins de viande ; l’OMS recommande de ne pas manger plus de 200 grammes de viande par semaine. Comme l’a précisé le professeur, cette mesure contribuera également à la lutte contre les changements climatiques.

Manger des « aliments anti-cancer » tels que l’ail, le thé vert, les légumes, les fruits rouges, …est également indispensable. Certes, comme l’ont souligné la cancérologue Madame Bron et Nicole Bartiaux, les études ne sont pas unanimes sur quels aliments favoriser, mais attendre qu’elles le soient nous condamnent à ne rien faire s’est inquiété le professeur.

Eviter le contact avec les substances chimiques potentiellement dangereuses est également essentiel (via les cosmétiques notamment, l’alimentation …). Car les risques liés aux produits phytopharmaceutiques et le contrôle des résidus par exemple sont loin d’être optimalisés contrairement à ce que l’a laissé entendre un des pannelistes.

Une politique de santé publique intégrée.

Comme l’a bien souligné le Dr Tellier, il faut une politique de santé publique intégrée en agissant au niveau individuel et collectif. Les campagnes de communication doivent être assorties de mesures structurelles. A quoi bon faire un cours sur la bonne alimentation si les élèves n’ont qu’à tendre la main dans le couloir de leur école pour avoir un soda ?

Affirmer, comme le représentant des industries agroalimentaires, que le consommateur a le choix, c’est oublié le matraquage publicitaire et l’impact que les publicités peuvent avoir sur tous et en particulier sur les enfants, c’est oublié la fracture sociale quant à l’accès aux aliments de qualité et à l’accès à l’information.

La Belgique est en bonne voie puisqu’elle a rédigé un plan national de nutrition mais on peut s’inquiéter de son efficacité car son budget de 700.000 euros équivaut au budget d’une heure de soin de santé en Belgique…

Un Plan national cancer verra bientôt le jour : il sera présenté le 10 mars prochain (lire l’article « bientôt un plan national cancer ? »).

Ecolo va faire une série de propositions centrées sur la prévention. Nous vous tiendrons informés. Lire la proposition déposée ce 29 février au Parlement fédéral.

En savoir plus :
- David Servan Schreiber, Anticancer. Alimentation, psychologie, activité physique, édition Broché 2007

notes :

[2cf. par exemple, Toxique en héritage, greenpeace (2006)