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Les 42.000 morts prématurés attribués au Diesel : comment, pourquoi ?
par Fil d’infos et actualité - 12 mars 2013

Une excellente mise au point par William Dab, médecin et épidémiologiste et qui tient un blog intitulé « Des risques et des Hommes. Incertitudes et démocraties » sur lemonde.fr.

Dans le vieux débat sur la diésélisation excessive du parc automobile français, la perte fiscale de 7 milliards d’euros a visiblement produit plus d’effet que son impact sur la mortalité. On peut le déplorer, mais cela ne dispense pas de se demander ce que vaut cette estimation du fardeau sanitaire de la pollution atmosphérique d’origine automobile.

Deux éléments doivent être gardés en tête pour comprendre comment on fabrique une telle estimation. D’abord, les maladies associées à une exposition aux polluants émis par le Diesel, notamment les particules fines, résultent d’une combinaison de plusieurs causes au premier rang desquels le tabagisme, bien évidemment. Le Diesel ne peut donc pas être présenté comme une cause unique. Ensuite et par conséquent, quand un médecin remplit le certificat de décès qui mentionne obligatoirement sa cause médicale, il ne va pas inscrire « cancer du poumon dû aux particules Diesel » ou « insuffisance cardiaque due à une exposition prolongée aux fumées de Diesel ». Il ne peut pas le faire parce qu’il n’existe aucun moyen médical de distinguer au niveau individuel un cancer du poumon provoqué par le tabac d’un cancer du poumon induit par des particules Diesel (voire d’une combinaison des deux expositions). Autrement dit, la mortalité due au Diesel n’est pas comptée cas par cas. C’est le produit d’un calcul statistique qui découle de l’observation épidémiologique des maladies dans les populations.

L’analyse épidémiologique concerne deux phénomènes. D’une part, quand la pollution augmente, elle montre que la mortalité respiratoire et cardiaque augmente parallèlement avec quelques jours de décalage. C’est l’impact à court terme. D’autre part, une exposition prolongée est aussi associée à des risques plus élevés de certaines maladies mortelles comme les cancers respiratoires et les maladies coronariennes comme l’infarctus du myocarde. C’est l’impact à long terme. Le fardeau sanitaire de la pollution atmosphérique est donc la somme des deux phénomènes.

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