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Cancers : la Commission Européenne reconnait enfin le rôle des facteurs environnementaux
par Valérie Xhonneux - 6 août 2009

Ce 24 juin, la Commission européenne a publié sa communication pour une action contre le cancer [1]. Elle souligne la nécessité de tenir compte des facteurs exogènes et réalise un premier pas dans la reconnaissance de l’importance des facteurs environnementaux dans le développement des cancers.

Jusqu’à présent, les politiques de prévention du cancer ont essentiellement porté sur les facteurs de risques liés au mode de vie, comme la consommation de tabac et d’alcool. Mais de nombreux facteurs exogènes, dont par exemple les substances chimiques cancérigènes, les pesticides et les particules en suspension dans l’air contribuent au développement de cancers. Or, ces cancers pourraient être évités via une réduction de l’exposition des individus à ces substances. Pour la première fois, la Commission reconnait qu’ il est indispensable d’élaborer un nouveau modèle de prévention du cancer qui s’attaque, sur un pied d’égalité, tant aux causes liées au mode de vie qu’aux causes professionnelles et environnementales.

En avril 2008, le Parlement européen reconnaissait que les multiples facteurs et étapes intervenant dans le développement de cancers exigent « un nouveau paradigme de prévention des cancers qui considère [les causes différentes] … de manière à refléter les effets combinés de différentes causes, plutôt que se concentrer sur des causes isolées » [2]. Le Parlement a aussi noté, dans une résolution de septembre 2008 [3], « le nombre croissant de preuves scientifiques que certains cancers, comme le cancer de la vessie, le cancer des os, le cancer du poumon, le cancer de peau, le cancer du sein et d’autres sont causés non seulement par les effets de substances chimiques, de radiations et de particules contenues dans l’air, mais aussi par d’autres facteurs exogène » .

De nombreux scientifiques européens, qui considèrent qu’une réduction de l’exposition de la population aux perturbateurs endocriniens est nécessaire, sont rejoints par des experts américains. Dans une lettre récente relative au Plan Cancer d’Obama, ces derniers mettent en évidence les nombreux types différents de cancers et leurs liens avec des produits utilisés quotidiennement, comme les cosmétiques, les crèmes solaires et les pesticides [4].

Les ONG, représentées par l’alliance pour la santé et l’environnement (HEAL) dans ce dossier, soutiennent ce nouveau partenariat européen dans sa volonté de mise en oeuvre d’une prévention plus large, en rendant notre environnement intérieur et extérieur plus propre et plus sûr. Pour véritablement mettre en place une prévention primaire et réduire le nombre de cancers, nous devons aller au-delà d’éléments tels que le tabagisme passif et notre mode de vie pour considérer l’entièreté des facteurs environnementaux jouant un rôle dans le développement de cancer et veiller à réduire notre exposition à ces éléments.

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