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Taux de guérison du cancer en hausse en Europe, selon une étude
par Anne Thibaut - 10 avril 2009

D’après une étude paneuropéenne publiée dans un numéro spécial du European Journal of Cancer, de plus en plus d’Européens guérissent du cancer et peuvent espérer bénéficier de la même espérance de vie que ceux qui n’ont jamais souffert de cette maladie. Les recherches révèlent toutefois que les taux de survie présentent d’importantes variations selon le pays, la région, l’âge et le sexe. « La réduction de ces inégalités constitue un défi majeur pour l’Europe », écrivent les auteurs.

[CORDIS - Date : 2009-03-24]

De nombreuses études de la survie au cancer évaluent le nombre de patients toujours en vie cinq ans après le diagnostic. Cependant, pour certains cancers, comme celui du sein et de la prostate, de nombreux patients toujours en vie après cinq ans finissent par mourir de la maladie. Dans le cadre de cette nouvelle étude, les chercheurs ont donc réparti les patients en deux groupes : ceux qui meurent de leur cancer et ceux qui guérissent de la maladie et mourront probablement d’une autre cause.

Les scientifiques ont ensuite comparé les taux de survie au cours de deux périodes : de 1998 à 1990 et de 1997 à 1999. Dans l’ensemble, les taux de survie se sont avérés plus élevés pour la deuxième période que pour la première. Ainsi, le pourcentage de patients guéris d’un cancer du poumon est passé de 6 % à 8 %, tandis que le taux de survie à un cancer colorectal a augmenté de 42 % à 49 %.

D’importantes disparités subsistent toutefois dans les taux de survie au cancer dans différents pays. Ainsi, tous cancers confondus, l’Islande arrive en haut du tableau de survie pour les hommes, avec un taux de 47 %, tandis que c’est en France et en Finlande que le pourcentage de guérison des femmes est le plus élevé (59 %). La Pologne figure quant à elle en bas du classement avec un taux de guérison de 21 % chez les hommes et de 38 % chez les femmes.

« Tous cancers confondus, la différence énorme au niveau des pourcentages de patients guéris dans les pays participants, qui varient entre 21 % et 47 % chez les hommes et entre 38 % et 59 % chez les femmes, s’explique également de la fréquence variable des différents cancers en Europe », explique le rédacteur en chef du numéro spécial du journal, le docteur Riccardo Capocaccia, du Centre national italien d’épidémiologie, de surveillance et de promotion de la santé.

Elle poursuit : « Ce pourcentage constitue par conséquent aussi un indicateur des variations au niveau du contrôle du cancer à l’échelle européenne, dans la mesure où il reflète les progrès réalisés au niveau du diagnostic et du traitement, ainsi que le succès de la prévention pour les cancers les plus mortels. »

Des différences ont également été relevées pour certains cancers. Ainsi, en République tchèque, au Danemark et en Pologne, le taux de survie des patients atteints d’un cancer du poumon s’est avéré inférieur à 5 %, alors qu’en France et en Espagne, il dépassait les 10 %. Dans le cas du cancer du sein, plus de 70 % des patients espagnols, français, finlandais et suédois ont été guéris, un chiffre qui tombe sous la barre des 60 % en République tchèque, en Pologne et en Slovénie.

« Cette différence a été attribuée pour partie à l’introduction du dépistage du cancer du sein dans plusieurs pays occidentaux au milieu des années 90. Si ce constat s’avère fondé, cela signifie que le diagnostic précoce permet de sauver la vie de femmes atteintes d’un cancer du sein en favorisant la guérison de la maladie », commente le Dr Capocaccia.

Le sexe est un autre facteur influençant le taux de survie, qui est plus élevé chez les femmes que chez les hommes pour la plupart des cancers examinés, révèle l’étude. D’après le Dr Capocaccia, « Tout porte à croire que les hormones sexuelles pourraient jouer un rôle dans le taux de survie à chaque fois plus élevé constaté chez les femmes ».

Les patients plus âgés (de 55 à 99 ans) ont beaucoup plus de risques de décéder du cancer que les patients plus jeunes. L’étude a par ailleurs révélé que les taux de survie après cinq ans pour l’ensemble des cancers étaient en hausse chez les enfants et les jeunes.

Ces résultats sont le fruit de l’étude EUROCARE, qui a vu le jour en 1990 et qui collecte des données auprès de 93 registres du cancer dans 23 pays européens.

Le professeur Alexander Eggermont, président de l’ECCO (European CanCer Organisation), a salué ces résultats, en déclarant : « EUROCARE fournit des informations essentielles sur le schéma de survie des patients européens atteints d’un cancer. Sans ces informations, il serait impossible d’évaluer l’impact réel des progrès au niveau du diagnostic, du traitement et des soins du cancer sur la survie des patients. Elles nous renseignent également sur les types de cancers et les régions d’Europe devant faire l’objet de recherches et d’investissements supplémentaires. »

Pour plus d’informations, veuillez visiter le site :

European Journal of Cancer

ECCO (European Cancer Organisation)