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Stratégie (française) sur les perturbateurs endocriniens : une rupture ?
par Fil d’infos et actualité - 23 août 2013

Mi-juin, nous vous relations l’action menée le jour de la réunion qui devait sceller le sort de la Stratégie Nationale sur les Perturbateurs Endocriniens (SNPE) par 27 organisations de la société civile française. Depuis, le rapport est sorti et une consultation devrait être mise ne place. Au-delà de l’action légitime des associations, il convient de souligner le travail non dénué de qualité des autorités françaises dans un dossier des plus sensible et urgent. L’avis de William Dab, médecin et épidémiologiste sur son blog "Des risques et des hommes, Incertitudes et démocratie.

Dans mes posts, j’ai plusieurs fois souligné la difficulté avec laquelle les pouvoirs publics faisaient face à des situations de menaces sanitaires comportant une forte part d’incertitude sur la réalité ou l’ampleur des risques. L’ouverture d’une consultation publique sur la question des perturbateurs endocriniens comporte une série d’innovations qui mérite d’être saluée.

Le terme de perturbateurs endocriniens concerne un vaste ensemble de substances chimiques susceptibles de modifier l’action des hormones. Seules ou combinées, elles sont soupçonnées avec un niveau de preuve variable de jouer un rôle dans la survenue de maladies chroniques les plus fréquentes comme certains cancers, l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires et les troubles de la fertilité. Le niveau d’exposition de la population à ces substances est peu connu, mais elles sont présentes dans un nombre important de produits de consommation courante comme les cosmétiques, les plastiques, les peintures, les textiles, les détergents, etc. Sans nul doute, il s’agit d’un problème potentiellement important, mais sur lequel l’action à mener est difficile à définir en raison du nombre de produits concernés qui ne peuvent pas être tous interdits ou substitués et des incertitudes sur les niveaux de dose produisant des effets toxiques.

Le ministère chargé de l’écologie vient de mettre en ligne un rapport qui est soumis à discussion d’ici au 20 septembre. Il s’agit d’une démarche originale à plusieurs titres. Elle a été menée sous l’égide des ministères charge de l’écologie et de la santé. Le rapport soumis à concertation est le fruit du travail d’un groupe qui a associé de nombreux partenaires : scientifiques, associatifs, industriels, élus nationaux et administratifs. Ce groupe a travaillé rapidement au cours du premier semestre de 2013.

Ce délai est d’autant plus remarquable que l’ensemble des enjeux est traité. Non seulement les efforts de recherche à mener, mais aussi la surveillance sanitaire, la formation, la réglementation et la communication. C’est bien une stratégie globale qui est proposée centrée sur la capacité à développer des capacités à prédire les effets toxiques avant la mise sur le marché.

Une autre originalité majeure est que ce document, s’il est validé par l’ensemble des membres du groupe, mentionne clairement les points de désaccord et leurs raisons. On peut ici parler d’une véritable rupture par rapport aux pratiques antérieures. Le texte ne cherche pas à dire la vérité, il n’est ni négationniste ni alarmiste. Il inventorie les questions à se poser et ce pour quoi elles font débat. Il ne propose pas de solutions toutes faites et fait bien comprendre que la stratégie doit être pensée au niveau national, mais aussi européen. Il est précis sur les arguments avancés par les différentes parties prenantes. Par exemple, sur la question de l’étiquetage des perturbateurs endocriniens, le texte recense les avantages, les inconvénients et les difficultés exprimés par les différents partenaires. Il est important que ce type de question soit débattu publiquement et pas seulement dans des cadres confidentiels.

Il y a un réel espoir que cette démarche soit le point de départ d’une nouvelle approche de gestion des risques permettant de définir des compromis entre le souhaitable et le faisable. Il faut donc souhaiter que cette concertation connaisse un grand succès, mais pour cela il faudrait que le site du ministère chargé de l’écologie donne plus d’indications précises sur les modalités permettant à chacun de donner son avis. De même devrait-il expliquer par quelles procédures les contributions obtenues seront traitées.

Voici précisément la réponse du Ministère : Le ministère de la santé a lancé le 20 août une consultation publique sur les perturbateurs endocriniens, basée sur les propositions du groupe de travail missionné à la suite de la Conférence environnementale de septembre 2012. Chacun pourra ainsi s’informer et apporter sa contribution en ligne jusqu’au 20 septembre 2013 en cliquant ici.

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