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Toxicité du Round-up : l’étau se resserre
Pour la première fois, les mécanismes de la toxicité de quatre formulations différentes de Roundup® ont été mis en évidence [1] sur des cellules humaines dans une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique américaine de renom « Chemical Research in Toxicology »
Le professeur en biologie moléculaire à l’université de Caen et expert des OGM Gilles-Eric Séralini et sa collègue Nora Benachour ont montré que 4 formulations distinctes du Round-up induisent à des doses infinitésimales (dilués jusqu’à 100.000 fois) la mort cellulaire en quelques heures, ainsi que des dommages des membranes et de l’ADN, et empêchent la respiration cellulaire. Différents types de cellules humaines ont été étudiés : des cellules issues de cordon ombilical, de placenta et d’embryon.
Cette étude met également en évidence l’amplification de la toxicité du glyphosate, substance active du Round-up, par la présence de certains adjuvants, considérés à tort comme inertes. Le Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), qui a financé une partie de ces travaux, réclame une révision des autorisations d’utilisation de ces désherbants et plaide en faveur de la publication « des analyses de sang détaillées de chaque mammifère ayant reçu de l’herbicide lors des tests réglementaires avant autorisation commerciale ».
Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) a salué cette étude et s’est associé aux demandes du Criigen. François Veillerette, président du MDRGF s’inquiète de la présence de résidus de glyphosate et de ses adjuvants dans les sojas OGM importés en Europe servant à l’alimentation animale.
De fait, les chercheur soulignent que « les formulations de Round-up commercialisées sont donc susceptibles d’engendrer des effets néfastes sur les cellules humaines via l’ingestion d’aliments contaminés ». Un risque particulièrement élevé pour les femmes enceintes et les fœtus, d’après Gilles-Eric Séralini. Si l’extrapolation aux conditions d’exposition réelle pour l’homme se révèle difficile, il est nécessaire de ne pas négliger ces résultats préoccupants et de les confirmer rapidement par des essais chez l’animal.
lien vers la publication
notes :
[1] « Glyphosate Formulations Induce Apoptosis and Necrosis in Human Umbilical, Embryonic, and Placental Cells », Nora Benachour et Gilles-Eric Seralini, Chemical Research in Toxicology (publié en ligne le 23 décembre 2008)
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